Nombre d’équipements publics, inscrits et réalisés dans le cadre des différents programmes de développement, au profit de la commune d’Ighram, sont en souffrance.
Les infrastructures de base, englobant divers secteurs, tels que la culture, l’éducation et la jeunesse sont, soit en chantier en attente d’achèvement, ou alors des ouvrages livrés, mais en instance d’ouverture. Le plus vieux projet à être concerné par cette situation, pour le moins ubuesque, et en tous cas préjudiciable à plus d’un titre, est la bibliothèque communale, dont l’inscription remonte à l’année 2006. Seize ans plus tard, soit le temps de trois mandatures, le chantier est toujours à l’état de carcasse.
“Seuls les gros œuvres ont été réalisés. Le chantier a été abandonné sitôt épuisée l’enveloppe budgétaire allouée. Cela dure depuis une dizaine d’année. Nous avons établi une fiche technique qui fait ressortir un besoin de 30 millions de da pour achever les travaux restants, comme la boiserie, l’électricité et la peinture”, a fait savoir Madjid Hamidouche, le maire d’Ighram.
Selon notre interlocuteur, les APC ont été récemment instruites par la wali de transmettre des fiches techniques de tous les projets à l’arrêt, à l’effet de débloquer des fonds pour leur achèvement. La maison de jeunes, implantée dans le périmètre urbain du chef lieu communal, est dans le même cas de figure. Achevée depuis près de quatre ans, l’infrastructure attend toujours qu’on veuille procéder à sa mise en service au profit de la masse juvénile. Son ouverture est, néanmoins, tributaire de son équipement préalable.
“Nous avons adressé une demande dans ce sens pour les services de la DJS. Nous nourrissons le vœu que cette opération d’équipement sera rapidement prise en charge”, a informé M. Hamidouche, qui a soulevé, dans la foulée, un autre écueil à transcender : “Une fois ouverte, cette maison de jeunes aura besoin de personnel pour la faire fonctionner. L’APC étant en état de déficit en ressources humaines, il ne reste que l’alternative du mouvement associatif, dont l’implication sera indispensable.”
Le sort de deux foyers de jeunes, réalisés à hauteur des villages Tazahgrt et Taslent, n’est guère plus enviable. Faute d’équipement et de personnel, ces deux structures de proximité gardent portes closes depuis de longues années, livrées à la patine et à la déprédation.
L’édile communal d’Ighram évoque aussi le cas du lycée 800/200, nouvellement construit à Bouhekim, une localité éloignée de toute habitation. “Cet établissement éducatif ne bénéficie même pas d’un gardiennage. L’idée d’en faire un lycée sportif fait son chemin, mais à l’heure actuelle il n’y a encore rien de concret”, a confié M. Hamidouche.
Des parents d’élèves, dont les enfants sont scolarisés dans des lycées d’Akbou, se disent scandalisés par ce statu quo.
“Nos enfants sont soumis à un rythme éprouvant, alors qu’un lycée existe à Ighram et ne demande qu’à être exploité. Outre les conditions de scolarité difficiles, il y a des parents qui en sont arrivés à retenir leurs filles à la maison parce qu’ils ne peuvent même pas assurer les frais de transport à tous leurs enfants scolarisés”, se désole un retraité du village Tighilt Makhlouf.
Père de deux enfants, dont l’un est scolarisé au collège et l’autre au secondaire, un autre citoyen d’Ighram dispose qu’“il est inexplicable et, à la limite, insensé, que notre jeunesse soit frappée de plein fouet par le décrochage et l’échec scolaire et exposée à tous les fléaux sociaux, pendant que les équipements érigés à leur intention sont laissés à l’abandon”.
SYPHAX M.