Les cimetières de la ville de Mascara affichent complets, en dépit de l’élargissement de leur surface au fil des années, notamment dans ce contexte de pandémie de Covid-19 qui a causé beaucoup de morts. En effet, les trois principaux carrés de la cité de l’émir Abdelkader, désignés comme étant “Sidi Cherif”, “Sidi Mazari” et “la Gare” et censés accueillir les dépouilles, sont saturés, et les nombreuses étendues des terres agricoles qui dominaient les périphéries ont été sacrifiées au profit du bâti, sans qu’aucune solution de rechange soit trouvée afin de dégager des aires pour les réserver aux morts. Même dans l’élaboration du plan d’urbanisme de la ville rien n’a été prévu dans ce contexte par les élus locaux, puisque leur gestion reste du ressort de l’APC.
Pour pallier ces insuffisances, les autorités de la wilaya avaient projeté la désignation d’un cimetière intercommunal que partageront les populations des communes de Mascara et de Mamounia, mais sa concrétisation tarde à voir le jour. “Le plus important des trois cimetières est celui de Sidi Cherif, situé à la sortie ouest vers la ville d’Oran. C’est également le plus utilisé, car il s’étend sur plus de 10 ha. Néanmoins, eu égard aux sollicitudes, même les quelques espaces situés aux extrêmes limites sont utilisés”, témoigne Mourad, un jeune qui se porte volontaire pour activer en qualité de fossoyeur.
“Certaines familles préfèrent ouvrir les anciennes tombes où reposent les membres de leur famille pour enterrer leurs morts”, explique-t-il encore. Il en est de même pour le cimetière du Faubourg, où seules quelques poches à proximité des habitations peuvent être exploitées. Quant à celui de la Gare, la saturation est totale, car toutes les surfaces, y compris les parties rocheuses et difficiles d’accès, ont été utilisées. Outre l’état de saturation, il y a lieu de relever l’état d’abandon de ces cimetières, constaté par le plus commun des visiteurs. “Des délinquants mettent à profit l’absence de mouvement pour se retrouver au milieu des cimetières, afin de s’adonner à toutes sortes d’activités illégales”, regrette Allal, un sexagénaire qui habite non loin des lieux.
A. B.