Éditorial

Tourner en rond

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Abrous OUTOUDERT Publié 18 Décembre 2021 à 00:46

La facture d’importation de la poudre de lait arrive en deuxième position, juste après celle des céréales. En 2019, elle a culminé à 1,24 milliard de dollars. La consommation annuelle de ce produit par habitant est de 167 litres alors que la moyenne mondiale n’est que de 87 litres, soit le double. Si on ajoute à ces éléments le fait que la production nationale arrive difficilement à atteindre les 50% des besoins, on comprend alors pourquoi cet aliment de base est indispensable et sensible en même temps. Avec la pandémie de Covid-19, les cours des marchés mondiaux qui ont touché le blé, le riz et d’autres produits de base, n’ont pas épargné celui de la poudre de lait dont le prix de la tonne caracole en tête à près de 8 000 dollars.

Et pourtant la filière lait a souvent attiré l’attention des pouvoirs publics qui, néanmoins, ne sont pas parvenus à trouver une solution. L’Office national du lait, chargé d’importer le lait vendu en sachet à 25 DA et donc subventionné, ne prend pas en charge les produits dérivés tels que les fromages et celui conditionné en tetrapack. Les laiteries concernées par ces derniers produits se trouvent dans une extrême difficulté qui a poussé une grosse entreprise à fermer et une autre à réduire sa production de 50%. La raison est le gel des dérogations d’importation décidé pour raison sanitaire en septembre dernier. Une décision temporaire qui a duré jusqu’à l’épuisement des stocks, quatre mois après. La décision prise enfin de lever l’embargo n’a pas été répercutée aux autres centres de décision.

Pour arriver à une autosuffisance de cet aliment de base, il faut compter sur la production nationale en important un million de vaches laitières et en ouvrant des concessions sur des milliers d’hectares de pâturages et autant pour la culture des aliments de bétail. Des dossiers dans cette filière ont été introduits, des investissements engagés dont celui avec un partenaire américain qui devait être lancé à El-Bayadh sur 25 hectares. La bureaucratie est venue à bout de ce projet innovant et pilote. De blocage en blocage, le projet a été vite enterré par des arguties de réglementation ou par des interventions malsaines pour permettre au cercle du pouvoir de Bouteflika de l’accaparer. Résultat des courses, il y aura une pénurie de lait et c’est le citoyen, père de famille, qui fera la chaîne pour un sachet de lait. ■
 

O. A.

 

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00