Éditorial

Salutaire

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Abrous OUTOUDERT Publié 03 Janvier 2022 à 23:47

Le Conseil des ministres de dimanche dernier a consacré un point de son ordre du jour à un projet de loi relatif aux modalités d’exercice du droit syndical. Une loi attendue par les différentes organisations des travailleurs qui activent presque en “free-lance”, selon la force des uns et des autres, mais surtout, selon le secteur qu’elles sont censées représenter.

Une grève à Air Algérie ou dans le secteur de l’éducation revêt plus d’importance qu’un arrêt de travail dans une usine de boulons ou d’appareils électroménagers, du moins médiatiquement. Cela fait déjà deux poids, deux mesures, alors qu’au départ, le mouvement de grève ne doit obéir qu’à des revendications professionnelles d’une entreprise ou d’un secteur relevant du public ou du privé.

Les tribunaux saisis doivent s’en tenir à la loi et seulement à la loi. Et c’est justement ce texte qui manque depuis le retrait de l’UGTA  comme organisation unique ayant le monopole de la gestion du monde du travail et dont l’espace a été vite investi par des centaines de syndicats dont la plupart se déclarent “autonomes”.

Cette situation de fourre-tout a été encouragée sous la présidence de l’ancien président pour parasiter le monde du travail comme cela a été fait pour la presse, pour les partis politiques… Le résultat est cet imbroglio de tout et de rien qui ne sert qu’à compliquer la recherche de solutions et à naviguer dans une opacité que personne ne contrôle, sinon ceux qui en tirent encore les ficelles. 

C’est pour cela que l’annonce de cette loi est salutaire pour mettre de l’ordre dans un monde du travail qui échappe à tout contrôle. Les assurances données par le président de la République, se référant à l’article 69 de la Constitution qui garantit l’exercice du droit syndical et qu’il sera aux normes standards telles que définies par le Bureau international du travail (BIT), peuvent prêter à l’optimisme.

Les différentes organisations sont invitées naturellement à collaborer à l’élaboration du texte et à s’impliquer pour que la mission de syndicaliste soit plus un sacerdoce qu’une niche de fonds de commerce. Un syndicaliste est avant tout un citoyen père de famille qui a des enfants scolarisés, des besoins de déplacements en tant qu’usager sans que les revendications légitimes soient abandonnées au nom du populisme.

Ce n’est qu’autour d’une table de discussions entre toutes les parties prenantes de cette loi qui sera l’émanation d’une volonté commune et partagée que l’Algérie se construira sur de nouvelles bases saines. ■

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00