Éditorial

Plus qu’un journal !

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Djilali BENYOUB Publié 09 Avril 2022 à 12:00

Tous ceux qui ont traversé sa rédaction, les anciens et les nouveaux, avaient de leur plein gré opté pour Liberté, souvent par conviction, par adhésion (naïve) à un idéal, un rêve né du bouillonnement de la fin des années 1980. L’euphorie de cette ouverture inédite a arrosé bien des utopies, parce que trop belles pour des aventures pour aspirer à une longévité comme, par exemple, celle prédite par Hubert Beuve- Méry pour l’institution qu’est devenu Le Monde au point de devenir une référence.

Né dans la douleur, associé à la douleur des années 1990 de l’Algérie, Liberté, et loin de nous l’idée de faire un quelconque parallèle avec le quotidien dominicain français, se devait, de par les idéaux qu’il véhiculait, d’avoir vocation à informer, ce qui est sa raison d’être, mais surtout à servir de vitrine pour cette Algérie, l’autre, naissante, ouverte et foncièrement inscrite dans la modernité et au diapason de son époque. Et rien ne présageait pour cet acquis médiatique de l’Algérie un destin aussi brutal qu’éphémère.

Un destin tragique. Tragique, parce que la décision de sa fermeture, sans véritable motif convaincant, n’a laissé personne indifférent. Y compris parmi ses non-lecteurs, ses détracteurs. En témoignent ces marques de soutien et de sympathie qui continuent de se manifester à l’endroit du journal et de son collectif. Parce que c’est ainsi. Et parce que l’on ne devrait pas fermer un journal qui devrait fêter ses trente ans dans quelques semaines, par lubie. Parce qu’enfin Liberté, c’est avant tout une idée de l’Algérie, telle que l’a rêvée une jeunesse, une génération et qui a su transcender les clivages générationnels et idéologiques, lorsqu’il s’est agi de questions nationales.

Ainsi s’achève l’aventure. Sans saveur. Sans victoire ni gloire. Chacun va remiser ses rêves et ses convictions. Au moins pour un temps, le temps de dissiper sa tristesse devant la perte de ce “patrimoine” national. Chacun va désormais rentrer chez lui, le cœur “gros comme ça”, la mort dans l’âme. Avec pour beaucoup l’espoir de “revenir au front” et de reprendre le combat pour cette Algérie laissée à mi-parcours par Liberté qui a fermé ses portes. ■

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00