La crise sanitaire continue d’imprimer son estampille sur la vie nationale au point de conditionner toute politique gouvernementale. Nos dirigeants, comme leurs homologues partout ailleurs, ont les yeux rivés sur la courbe des contaminations qui détermine les actions à suivre dans différents domaines. Le débat qui se déroule pour le moment en sourdine sur la nécessité ou non de prolonger les vacances scolaires exceptionnelles, décidées suite à la dégradation de la situation sanitaire, donne, à lui seul, un aperçu sur cet impact que la Covid-19 continue d’avoir sur la vie publique.
Faut-il donc maintenir l’agenda initial fixant la reprise des cours à dimanche prochain ou prolonger la phase d’interruption des enseignements d’une semaine ou dix jours, le temps que la situation sanitaire se tasse ? Chacune des parties défendant l’une ou l’autre option a évidemment ses arguments. Pour les premiers, qui se recrutent notamment dans les milieux de l’éducation nationale, il s’agit d’éviter tout retard dans l’application du programme scolaire. Pour les seconds, représentés surtout par les autorités sanitaires, la priorité est donnée à la maîtrise de la propagation virale.
Ce que ces derniers craignent, en effet, c’est le danger que les établissements scolaires se transforment en gigantesques clusters avec cette énorme difficulté à observer les mesures barrières. Ils s’appuient sur le constat que le nouveau variant, Omicron en l’occurrence, touche beaucoup plus les sujets jeunes. D’ailleurs y compris dans le camp des partisans de la reprise des cours, certains partenaires sociaux n’hésitent pas à exprimer leur profonde appréhension quant aux moyens permettant une stricte exécution du protocole sanitaire dans les écoles. Déjà que le taux de vaccination dans tout le secteur de l’éducation nationale demeure très en deçà des attentes pour des considérations qui restent incompréhensibles.
Et comme les prévisions liées à l’évolution épidémiologique avancent quasiment toutes que le pic devrait être atteint dans une ou deux semaines, il serait peut-être judicieux d’écouter la voix de la raison. Il y va de la santé des écoliers et, par extension, de celle de leurs familles et de tous les citoyens. Bien qu’il revienne aux hautes autorités de trancher la question, il va sans dire que la priorité doit être donnée à la maîtrise de la crise sanitaire dont les effets, deux ans après son avènement, demeurent pour le moins écrasants sur la vie économique et sociale.