Les enfants pourront finalement reprendre demain le chemin de l’école après 17 jours d’interruption de cours. Décidée par le gouvernement dans une tantative de circonscrire la quatrième vague de coronavirus, la mesure s’est révélée une arme à double tranchant. Si d’une part elle a permis sans aucun doute de freiner les contaminations, elle a, d’autre part, induit un retard dans la scolarité qu’il sera difficile de rattraper.
Il ne s’agit pas seulement de compenser le temps perdu et de caser les cours non dispensés à cause des vacances scolaires exceptionnelles. Pour cela, les responsables de l’éducation nationale peuvent toujours s’appuyer sur les vacances de printemps ou rogner sur le week-end pour aménager des tranches horaires pour le rattrapage des cours.
Le plus difficile à gérer est ailleurs. La crise sanitaire et les interruptions chroniques des enseignements peuvent impacter durablement le mental des élèves. La pandémie qui semble s’éterniser depuis son éruption en mars 2020, a bousculé les équilibres sociaux, chamboulé les relations humaines et bouleversé la scolarité de millions d’enfants. Les parents ne savent plus à quel saint se vouer. Déjà que le niveau de l’école algérienne, en période normale, était sujet à bien des critiques, la situation sanitaire que vit le pays a, sans l’ombre d’un doute, amplifié le problème.
Maintenant que l’école va reprendre, y aura-t-il un soutien psychologique pour les élèves ? Qu’en sera-t-il de ceux parmi ces derniers qui sont en grande difficulté scolaire ? Comment seront gérés les examens ? Les autorités prendront-elles en compte pour cela le retard observé dans la scolarité ? En sus de toutes ces questions, il serait loisible de savoir comment le département va gérer en son sein la crise sanitaire avec cette réticence continue des personnels à la vaccination.
C’est dire la complexité de la tâche des responsables du secteur qui doivent affronter, par ailleurs, les mouvements de contestation latents dans la corporation. La prise en charge du volet psycologique des élèves apparaît, ainsi comme la cinquième roue d’une charrette dont on ne contrôle plus le mouvement, ni l’allure.
Pourtant, les experts en pédagogie ne cessent de mettre le doigt sur cette question plus qu’essentielle dans la conduite du secteur de l’éducation. Il est peut-être temps de s’y pencher pour remédier un tant soit peu à une situation des plus déplorables que vivent les enfants scolarisés. ■