Lors de leur réunion tenue jeudi, les 13 membres de l'Opep et leurs 10 partenaires non-Opep ont convenu d'“ajuster à la hausse la production totale mensuelle de 432 000 barils par jour pour le mois de mai”.
L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses alliés parmi les producteurs non-Opep sont restés de marbre face aux pressions internationales en faveur d’une hausse de la production de pétrole brut et d’une baisse des prix.
Lors de leur réunion, tenue jeudi, les 13 membres de l'Opep et leurs 10 partenaires non-Opep ont convenu d'“ajuster à la hausse la production totale mensuelle de 432 000 barils par jour pour le mois de mai”, lit-on dans un communiqué diffusé par l’Opep+, une alliance regroupant les membres de l’Opep et leurs alliés non-Opep.
La production de l’Alliance n’évoluera donc que de 32 000 barils par jour en mai par rapport au plafond de référence de 400 000 barils par jour. Il s’agit d’un ajustement pour des raisons techniques, souligne l’Opep+ dans son communiqué, écartant l’idée d’une adaptation du plafond de production aux facteurs de la conjoncture. C’est un statu quo qui confirme l’attachement de l’Opep+ à sa ligne, amorcée au printemps 2021 à la faveur du redressement de la demande, après des coupes drastiques pour faire face au choc de la pandémie de Covid-19.
Pour l’Opep+, les fondamentaux du marché et la géopolitique tendue ne plaident aucunement en faveur d’une hausse de son offre pétrolière. Malgré les pressions exercées par l’AIE (Agence internationale de l’énergie) et certains grands consommateurs de pétrole, dont les États-Unis, l’Opep+ demeure attachée à son accord.
Les analystes s’y attendaient, compte tenu des positions exprimées par les uns et les autres, dont les Émirats arabes unis, l’Arabie saoudite et la Russie qui défendaient mordicus l’utilité de l’accord Opep+, notamment dans la conjoncture qui a prévalu depuis le début de 2020.
En tout cas, même lorsqu’il était question d’augmenter la production de 400 000 barils/jour, l’Opep+ a eu de la peine à remplir son quota global. Preuve en est qu’en mars, l'augmentation de la production pétrolière de l'Opep n'a pas atteint son objectif dans le cadre de l’accord conclu avec ses alliés.
L'Organisation a pompé 28,54 millions de barils par jour en mars, selon une enquête de Reuters, en hausse de 90 000 barils/jour par rapport à février, mais en deçà de l'augmentation de 253 000 barils/jour prévue dans son accord avec ses alliés, dont la Russie. L'Opep+ assouplit progressivement les réductions de production de 2020 à mesure que la demande se remet de la pandémie.
La réunion de jeudi a confirmé en tout cas les plans précédemment convenus, malgré la flambée des prix du pétrole.
La dernière décision prévoyait une augmentation de 400 000 barils/jour en mars de tous les membres de l'Opep+, dont environ 253 000 barils/jour sont partagés par les 10 producteurs de l'Opep couverts par l'accord. La production a été, néanmoins, inférieure aux augmentations promises d'octobre à janvier ; tous les producteurs n'ont pas la capacité de pomper plus de brut en raison d'investissements insuffisants.
En conséquence, les 10 membres de l'Opep couverts par l’accord de l’Opep+ pompent beaucoup moins que prévu, même si le respect par l'Organisation des réductions promises était de 151% en mars, contre 136% en février. Certains déficits ont été compensés par la hausse de la production de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis.
En effet, pendant que la production nigériane était en baisse de 100 000 barils/jour en mars et l’offre libyenne diminuait de 50 000 barils/jour, la production saoudienne était en forte hausse en mars, de 110 000 barils/jour, alors que le Koweït et l'Irak ont chacun fourni de plus petites augmentations de 30 000 barils/jour et les Émirats arabes unis ont ajouté 10 000 barils/jour.
Ali TITOUCHE