Les prix du pétrole poursuivaient leur hausse, hier, alors que l'Union européenne discute de nouvelles sanctions contre Moscou. Dans la matinée, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin gagnait 1,47% à 109,11 dollars.
Les économistes interrogés par Bloomberg au début du mois en cours ont fortement révisé à la hausse leurs prévisions pour le prix du Brent en 2022 (+10 dollars le baril avec une valeur médiane à 92,5 dollars le baril pour un prix à terme de 98,9 dollars le baril a indiqué l’IFP Energies nouvelles dans son dernier “tableau de bord” sur les marchés pétroliers, publié avant-hier.
L’institut de recherche français relève que “les prix du pétrole continuent d'évoluer tantôt à la hausse, tantôt à la baisse dans une fourchette actuellement comprise entre 100 et 120 dollars le baril, dans un contexte de forte incertitude quant à l'évolution des pourparlers de paix entre Moscou et Kiev, d’aggravation des sanctions économiques contre la Russie et de mesures pour faire baisser les prix.
Le marché pétrolier devrait connaître un déficit d'approvisionnement de 700 000 barils par jour au deuxième trimestre, car les sanctions occidentales contre Moscou et la réticence des acheteurs pourraient entraîner une baisse de l'offre de pétrole russe de 3 millions de barils par jour à partir d'avril”, a déclaré l'Agence internationale de l'énergie le 16 mars.
Les traders ont averti que les marchés de l'énergie auraient du mal à absorber la perte potentielle d'environ 2 millions de barils par jour de pétrole en provenance de Russie, car il y avait peu de capacité de réserve avant même que la Russie ne lance son invasion le 24 février.
Transneft, l'opérateur du système d'oléoducs de la Russie, aurait imposé des plafonds sur la prise de pétrole car les stockages domestiques se remplissent rapidement. Le Kazakhstan devra réduire sa production de pétrole de 320 000 barils par jour, soit un cinquième de sa production totale, après les dégâts causés par la tempête aux points d'amarrage utilisés pour exporter le brut du Consortium des pipelines de la mer Caspienne (CPC).
Plusieurs membres du groupe Opep+, principalement des producteurs d'Afrique de l'Ouest, ont eu du mal à produire au niveau de leur quota car ils sont confrontés à une perte de capacité de production due au sabotage et au sous-investissement.
Le groupe a produit près de 1,1 million de barils par jour en dessous de ses objectifs convenus en février, l'écart se creusant par rapport à 0,97 million de barils par jour en janvier. La production pétrolière libyenne, qui s'élève actuellement à environ 1,3 million de barils par jour, est bien inférieure aux niveaux de 1,6 million de barils par jour atteints avant la guerre civile qui a éclaté en 2011.
Une panne survenue au début du mois a entraîné une perte temporaire de plus de 300 000 barils par jour de production. L'Iran pompe environ 2,6 millions de barils par jour, soit quelque 1,2 million de barils par jour de moins qu'en 2018, lorsque l'ancien président américain Donald Trump a retiré les États-Unis de l'accord nucléaire de 2015 et réimposé des sanctions. Les parties ont toutefois cherché à relancer l'accord qui pourrait conduire à une augmentation de la production.
M. R.