Économie PÉNURIES, FLAMBÉE DES PRIX ET DÉRÉGULATION DU MARCHÉ

Les offices interprofessionnels jouent-ils leur rôle ?

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Badreddine KHRIS Publié 18 Mars 2022 à 23:15

© D. R.
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Réhabilités et restructurés au temps de  l’ancien ministre Rachid Benaïssa, les offices interprofessionnels prouvent-ils, de nos jours, leur efficacité dans l’organisation des diverses filières agricoles en Algérie ?

Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Mohamed Abdelhafid Henni, estime que ces organismes, relevant de son département, sont efficients dans la supervision des filières stratégiques à travers l’accompagnement technique et logistique des professionnels pour assurer la production et protéger aussi bien le producteur que le consommateur.

Le ministre a affirmé que les offices contribuent à la préservation de la production, à l’approvisionnement et à la régulation des marchés en cas de hausse des prix ou de pénuries. 

Or, force est de constater que sur le terrain les objectifs stratégiques assignés à ces entités n’ont pas été atteints, tel qu’escompté par les pouvoirs publics. Plusieurs produits agricoles peuvent être cités en exemple pour illustrer cette contre-performance.

La plus frappante demeure, incontestablement, la filière de la pomme de terre, marquée par une dérégulation du marché ayant pour conséquence une flambée des prix, qui se situent entre 120 et 150 DA le kilogramme. Reste à savoir si le rôle de régulateur échu à l’Office national interprofessionnel des légumes et viandes (Onilev) sera confirmé dans les espaces commerciaux, comme l’a promis la tutelle.

En tout cas, l’office, en application de la décision du ministère, a procédé au déstockage de 15 000 tonnes de pommes de terre qui seront mises en vente dans 38 points de vente au prix de 60 DA/kg, en attendant le début de la production saisonnière prévu vers la fin mars courant. 

Lors d’une plénière consacrée aux questions orales à l’APN, M. Henni a cité aussi les missions de l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) qui a récemment approvisionné le marché en légumineuses à un prix de référence (lentilles à 100 DA et pois chiches à 120 DA) suite à l’augmentation des prix de ces produits sur les marchés national et international.

En cette période de crise internationale due à la situation en Ukraine, le ministre a rappelé les missions conférées à l’OAIC en termes d’exécution du programme d’importation et de constitution du stock stratégique de céréales. Il a indiqué à ce propos que l’office a constitué un stock de céréales qui devrait suffire d’ici à août 2022. 

Pour le ministre de l’Agriculture, la politique de soutien de l’État réservée à ces secteurs stratégiques a permis l’amélioration de la récolte des céréales qui a atteint 27 millions de quintaux  en 2021 contre 9 millions de quintaux en 2000, ainsi que la production de la pomme de terre qui a dépassé l’année dernière 43 millions de  quintaux, contre 12 millions de quintaux en 2000.

Il a rappelé la hausse du volume de la production de viandes rouges ces dix dernières années, passant de 2,5 millions de quintaux en 2000 à 5,4 millions de quintaux en 2021. La production des viandes blanches est passée, quant à elle, de 1,9 million de quintaux à 4,2 millions de quintaux.

Par ailleurs, la valeur de la production globale des produits agricoles a atteint, faut-il le rappeler, 26 milliards de dollars en 2021, soit l’équivalent de 3 496 milliards de dinars, contre 5 milliards de dollars en 2000. 

Mohamed Abdelhafid Henni a évoqué aussi la place importante qu’occupe le secteur de l’agriculture en tant que catalyseur de la croissance économique et industrielle et au regard de son rôle dans la diversification de l’économie nationale et la création de l’emploi.

Le secteur contribue à hauteur de 14% dans le produit intérieur brut (PIB) et représente le quart de la main-d’œuvre active, avec près de 2,6 millions de postes d’emploi permanents.

Cela étant, en dépit de tous ces résultats, des efforts supplémentaires doivent être consentis afin d’améliorer l’offre en produits, notamment en récoltes stratégiques, afin de réduire le volume des importations et diversifier la production… Autant de paramètres qui devront assurer la sécurité alimentaire du pays, garante de la souveraineté nationale. 
 

B. K.

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