La culture du colza oléagineux ne semble pas susciter l'adhésion des fellahs qui ont été intégrés, l'année dernière, dans le projet de vulgarisation et de production de cette plante censée permettre à l'Algérie de réduire sa facture d'importation des oléagineux.
En effet, les fellahs de la wilaya n'ont pas fait beaucoup montre d'adhésion à cette filière qui dépend de l'aléa pluviométrique, échaudé par les pertes subies l'année dernière durant laquelle 46 ha, seulement, ont pu être récoltés sur 111 ha semés à travers 18 communes, des pertes localisées dans la partie steppique de la wilaya, notamment dans les communes d’Ouled Antar, d’Aïn Boucif, de Tlétat des Douairs, selon un bilan de la direction des services agricoles (DSA).
Lancés durant la campagne agricole 2020-2021, les rendements de la culture du soja oléagineux ont été affectés par la sécheresse et les incendies, comme toutes les filières où les pertes ont même dépassé les 75% concernant les céréales, déclarera Sabiha Grine, inspectrice principale à la DSA de Médéa. Cette dernière précisera qu'il a été fixé pour la présente campagne agricole un objectif de 550 ha de culture de colza oléagineux, étant donné qu'il s'agit d'une culture stratégique, constituant la matière première pour la production de l'huile alimentaire.
C'est aussi une matière qui entre dans la production des aliments du bétail, permet de réduire la jachère et l'assolement biennal et bénéficie du soutien de l'état. Figurant sur la liste des nouvelles cultures introduites en Algérie, le colza oléagineux a été cultivé par 11 fellahs qui ont obtenu une production totale de 800 quintaux, soit un rendement moyen de 12 quintaux à l'hectare, en fonction du respect de l'itinéraire technique et de l'utilisation de l'irrigation d'appoint.
Toute la production a été écoulée à l'organisme collecteur et cédée à 9 500 DA le quintal, un prix considéré comme suffisamment rémunérateur pour les fellahs qui ont tenté l'expérience pour cette deuxième campagne agricole dans l'espoir de réaliser de meilleurs résultats après les dernières pluies qui sont tombées au moment opportun, déclare-t-on. Il faut rappeler que la culture du soja oléagineux est lancée dans la région “dans le cadre de la stratégie du ministère de l'Agriculture et du Développement rural 2020-2024 visant à réduire la facture d'importation des huiles végétales et de l'accompagnement technique et le soutien des fellahs investisseurs”.
La culture du colza a pour but de “contribuer à réduire la facture des importations des huiles et des fourrages sur les terres incultes, car la plante a de longues racines qui contribuent à la fertilisation du sol et l’amélioration de ses rendements et dont les restes, riches en protéines, sont utilisés après l’opération d’extraction de l’huile, comme aliment de bétail et de volailles”, est-il indiqué.
M. EL BEY