Les Vingt-Sept devraient s'engager à “travailler de concert à des achats communs de gaz et d'hydrogène”, selon un projet de conclusions rapporté, hier, par l’AFP.
Les pays de l’Union européenne négocient actuellement un plan qui devrait être validé cette semaine, se projetant sur des pistes de nature, disent-ils, à renforcer leur sécurité énergétique et réduire leur dépendance aux hydrocarbures russes. Inspirée par les commandes de vaccins anti-Covid pilotées par la Commission européenne, la stratégie de l’UE en matière d’approvisionnement en gaz naturel repose, elle aussi, sur le principe d’achats communs, “en regroupant les demandes” pour pouvoir négocier “facilement” avec les fournisseurs internationaux. Cette stratégie devrait être validée à l’issue d’un sommet européen prévu aujourd’hui et demain.
Les Vingt-Sept devraient s'engager à “travailler de concert à des achats communs de gaz et d'hydrogène”, selon un projet de conclusions rapporté, hier, par l’AFP. Dans leur quête de réduire leur forte exposition aux hydrocarbures russes, les Européens se fixent d’ores et déjà l’objectif de réduire de deux tiers, dès cette année, les achats de gaz russe du continent.
En pratique, la Commission européenne se dit “prête à créer un groupe de travail sur des achats communs au niveau de l'UE. En regroupant les demandes, il faciliterait les contacts avec les fournisseurs internationaux” avant l'hiver prochain et contribuerait à obtenir “des prix avantageux”.
Pilotée par un “comité directeur” comprenant des représentants des états, “une équipe de négociation dirigée par la Commission s'entretiendrait avec les fournisseurs et préparerait le terrain pour de futurs partenariats énergétiques au-delà du gaz”, a ajouté l'exécutif européen. Bruxelles dit discuter déjà avec les principaux pays producteurs de gaz, à savoir la Norvège, les États-Unis, le Qatar et l’Algérie.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a, quant à elle, rencontré les patrons de grands groupes énergétiques européens (E.ON, Shell, Vattenfall, Eni, TotalEnergies...) pour étudier de futures
coopérations.
Cependant, au-delà de cette guéguerre géopolitique à laquelle se livrent Russes et Occidentaux, provoquée par la crise ukrainienne, les pays producteurs ont déjà fait savoir qu’il était pour le moins difficile de livrer des quantités de gaz supplémentaires compte tenu de la faiblesse des capacités inutilisées et d’un déficit structurel en investissements.
Conclure des contrats additionnels aux accords déjà existants s’avère ainsi un exercice complexe, nécessitant des investissements colossaux et des cours avantageux pour les pays producteurs.
Les discussions qu’entend mener la Commission européenne avec ses principaux fournisseurs s’annoncent pour le moins difficiles, alors que le plan en question buterait sur la difficulté des producteurs à fournir des volumes de gaz au-delà des quantités prévues par les accords en vigueur.
Outre l’idée d’achats communs de gaz et l’annonce de pourparlers avec les principaux fournisseurs, la Commission européenne veut, par ailleurs, obliger chaque état membre à remplir ses réserves de gaz à “au moins 80%” de leurs capacités d'ici au 1er novembre, puis à 90% avant chaque hiver les années suivantes, avec des objectifs intermédiaires précis à respecter de février à octobre.
Ali TITOUCHE