Réalisée par Walid Bouchebbah, cette comédie dramatique tournée à Timimoun aborde une thématique originale à savoir la disparition des animaux sauvages dans le Sud algérien. Composée de 20 épisodes de 26 mn, elle rassemble une pléiade de comédiens qui espèrent profondément voir ce produit diffusé sur les chaînes télé pour le mois de Ramadhan.
Paysages époustouflants, humour décapant et questions environnementales, sont là les ingrédients principaux qui font la série Mayna. C’est l’histoire de Krimo et de Hmimi, qui respectivement l’un gère un hôtel et le deuxième est propriétaire d’une oasis à Timimoun. “Prêts à tout et sans scrupules à s’enrichir, ils se lancent maladroitement dans des affaires douteuses de trafic illégal d’animaux”, peut-on lire dans la présentation. Alors ces deux braconniers devront faire face à des chercheurs et l’inspecteur Amimer ainsi que son chien “Black”, qui enquêtent sur cette disparition mystérieuse des animaux sauvages. Écrite par la scénariste Lamia Kehli et réalisée par Walid Bouchebbah, cette série composée de 20 épisodes de 26 minutes, rassemble une pléiade de comédiens, tels que Idir Benaïbouche, Fodil Assoul, Mohamed Bouchaib, Habib Aichouche, Ahcen Bechar ou encore Mourad Saouli et Sabrina Korichi. Si cette série est originale par son contenu et la thématique traitée, notamment le trafic d’animaux en voie de disparition, la production Atyaf (productrice du programme), peine à trouver un acheteur pour sa diffusion durant le mois de Ramadhan.
À cet effet, l’équipe de Mayna a animé une conférence de presse dans l’après-midi de jeudi au CNCA (Centre national du cinéma et de l’audiovisuel), pour raconter cette aventure, première du genre en Algérie et leurs espoirs de la faire découvrir sur le petit écran. Avant de prendre la parole, l’assistance a eu l’opportunité de découvrir les deux premiers épisodes, qui ont conquis les présents par de belles images du Sud, le décor, ainsi que par l’univers farfelu des personnages. “Cette série est une autoproduction d’un collectif d’artistes et de techniciens. Ce projet est né en 2019, suite à l’incident du tigre qui s’est échappé à Touggourt. C’est un peu la thématique de Mayna, à savoir la sauvegarde de l’écosystème algérien et des espèces en voie d’extinction”, a expliqué le producteur Hatem Siradj. Pour sa part, Walid Bouchebbah a tenu à rappeler que ce projet à 100% algérien, a fédéré toute une équipe qui s’est énormément investi durant trois ans, pour sa concrétisation. “Je ne comprends pas pourquoi nous n’arrivons pas à la diffuser ? Cette année encore, nous avons relancé les chaînes télé, mais nous n’avons toujours pas reçu de réponse !”, regrette-t-il.
Pour sa part, Fodil Assoul, qui campe le rôle d’un chercheur mexicain, exprime sa “frustration” et sa “colère”, “car je ne comprends pas cette situation ! Le producteur a travaillé avec ses moyens personnels et c’est très rare de trouver une boîte de production qui prenne ce genre de risque ; faire une série au désert, et ce n’est nullement facile”. Et de marteler : “Alors que des réalisateurs étrangers bénéficient de sommes faramineuses ! Je m’interroge sur le fonctionnement de sponsoring et de diffusion des séries en Algérie ? Il n’y a aucune transparence et nous ne comprenons pas…”
En somme, Mayna est un beau projet porté par son réalisateur comme son “enfant”, qui promet d’offrir une bouffée d’oxygène aux téléspectateurs, et ce, à travers une histoire palpitante, qui mêle enquête policière, doute, amour, rivalité et un humour typiquement algérien. Et pour ce faire, les chaînes télé devraient investir sur cette comédie dramatique qui porte un message humain… Cela nous changera des caméras cachées violentes et autres programmes qui ne sont nullement à la hauteur des attentes.
Hana M.