L’histoire millénaire de la Numidie constitue un centre d’intérêt et de recherche non seulement pour les historiens, mais aussi pour des militants qui veulent faire revisiter la genèse des invasions successives de cette terre.
Dans l’optique de faire connaître l’histoire millénaire de la Numidie, le militant de la cause identitaire Akcil Amar Helli vient d’éditer aux éditions Imal un ouvrage consacré justement à Tamazgha. Depuis la mi-janvier de l’année en cours, ce roman historique est en vente dans les librairies.
Dans cet ouvrage, le second, il note qu’il s’agit de la tumultueuse histoire de Tamazgha, qui ne s’est jamais relevée des invasions successives qu’il désigne par l’Odyssée infernale. “C’est un roman historique relatant toutes les invasions successives subies par nos ancêtres depuis l’arrivée des Phéniciens, puis des Romains jusqu’au colonialisme français, en passant par l’intrusion des Arabes et bien sûr la période postindépendance”, explique-t-il.
En ouverture, ce militant infatigable de tamazight et de la démocratie a dédié aux lecteurs la chanson célèbre d’Ali Idaflawen traduite en langue française : “Adj thagh anaâdi” (laisse-moi passer, pourquoi avoir peur de moi ?). Il commence en outre son prologue par un cri “À l’aide, Justice injuste”.
Ce livre de 174 pages comprend treize chapitres : Entrée dans l’histoire, avant l’histoire ; Carthage ; Les guerres puniques ; Tamazgha ; Premier conflit, les Héritiers ; Yuba, père et fils ; Vandales et Byzantins ; L’invasion arabe, Dyhia, reine amazighe ; Tariq Nath Ziad : à la conquête du monde ; Les dynasties musulmanes ; La Razzia des Banu Hilal ; Les Ottomans à l’aide ou l’occupation ; Guerre kabylo-turque ; La France en Algérie ; La rébellion de 1871 ; La grande révolution ; L’indépendance : magistral hod-up ; L’œuvre de Boumediene ; Choix cornélien ; La revendication identitaire ; La décennie noire ; Le Printemps noir ; Bouteflika et sa réconciliation ; Cinquante ans plus tard, suivis d’un épilogue consacré à des souhaits. Et, enfin, une conclusion : le cauchemar continue.
En appendice, cet ancien cadre de l’éducation à la retraite revient sur la lutte pacifique du peuple algérien depuis février 2019 qu’il nomme la révolution du sourire. “Seulement, celle-ci est stoppée par le pouvoir sous prétexte du coronavirus/Covid-19”, écrit-t-il. Akcil Amar Helli rend plusieurs hommages à tous ceux qui ont résisté aux invasions, aux artistes, aux écrivains et aux militants des nobles causes.
Il cite Massinissa, Jugurtha, Juba Premier, Tacfarinas, vainqueurs de Rome, trahis par les leurs, Koceïla et Kahina qui ont sacrifié leur vie à la patrie, Ahmed Ould Kadi qui a infligé aux Turcs deux défaites historiques, Lalla Fadhma n Soumer, El-Mokrani et Cheikh Aheddad, morts pour la fierté, Amar Imache, créateur de l’Étoile nord-africaine qui a brillé jusqu’à l’indépendance, gloire à Krim, à Ouamrane, à Ben Boulaïd, à Ben M’hidi, à Abane, à Chihani Bachir… En fait, à tous les héros de la révolution algérienne, sans oublier les artistes et les écrivains tels Mammeri, Kateb Yacine, Djaout, Aït Menguellet, Matoub Lounès, Ferhat, Idir, Ali Ideflawen et aussi les 126 martyrs tombés sous les balles assassines du pouvoir algérien en 2001.
Dans ce roman, l’auteur insiste surtout sur les trahisons des uns envers les autres. C’est pourquoi, à la fin de plusieurs chapitres, il fait sienne cette citation : “Gloire aux vainqueurs ! Malheur aux vaincus !” Amar Helli est né le 8 janvier 1950 à Ath Voughardane, en terre kabyle. Enfant de la guerre, indigène, il vécut son enfance dans le dénuement. En janvier 1963, il entre à l’école et en juin 1965, “repêché”, il est admis à franchir le Rubicon au CEG de Draâ El-Mizan avec cinq de ses camarades.
Il se retrouve étudiant, ensuite, à Alger où il fait la rencontre avec M’henni Ferhat avec lequel il noua une amitié de vingt ans de lutte contre tous les négationnistes. Il participe à la marche du 18 avril 1980 et jette des pierres contre les CNS au cinéma “Mondial”. Il participe au congrès de Yakouren qui le missionne en compagnie de Rachid Aït Ouakli à Oran avec 80 dossiers de la plateforme du congrès. Il prit part à la naissance du RCD en février 1989 à la maison de la culture de Tizi Ouzou.
Lors du premier congrès du parti, Ferhat le charge de la sécurité comme homme de confiance du docteur Saïd Sadi. Il était de toutes les marches et manifestations du MCB. Après l’exil de Ferhat, Amar Helli, le bénévole de la cause amazighe, divorça de la politique, qu’il préfère laisser aux mains des spécialistes en “mensonges et reniements”. En 2020, seuls comptent pour lui l’amour des siens et l’estime de son lectorat.
O. Ghilès