Culture Adaptée du texte “Les chaises” d’Eugène Ionesco

Générale de la pièce “Asderfef” au théâtre de Tizi Ouzou

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Kouceila TIGHILT Publié 14 Mars 2022 à 09:18

© D.R
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La pièce théâtrale pour adulte Asderfef, adaptée du texte Les Chaises de l’écrivain et dramaturge Eugène Ionesco par le jeune metteur en scène Sadek Yousfi, de la coopérative théâtrale Machahu d’Iferhounène, a été présentée avant-hier soir au théâtre régional Kateb-Yacine de Tizi Ouzou. Asderfef raconte la vie d’un vieux couple, vivant seul. Le vieux, un artiste, doit délivrer aux hommes un message qu’il prépare depuis des années. Les invités commencent à arriver. Ils apparaissent sous des silhouettes fantomatiques : une dame quelconque, un colonel galant, un amour de jeunesse du vieux... Réels aux yeux du couple, ils sont invisibles pour le public. Il n’empêche qu’il faut, pour “tamgharth”, la vieille, les recevoir dignement.

Pour ce faire, elle apporte des chaises qui vont meubler le décor… “Je suis ravi de présenter ce spectacle destiné, surtout, à un public avisé”, a d’emblée souligné le metteur en scène Sadek Yousfi à la fin de ce spectacle qui a drainé un public nombreux venu découvrir cette nouvelle adaptation, jouée par Ouziène Rahmouni et Fariza Chemakh. “C’est un texte d’Eugène Ionesco, adapté vers le kabyle et qu’on a intitulé Asderfef”, a indiqué Sadek Yousfi, expliquant que le titre convient parfaitement à la situation qu’on vit actuellement. “Asderfef veut dire évoluer dans une atmosphère sombre et incertaine, sans savoir vraiment où on va. Nous avons traité le sujet à travers un artiste qui vit et travaille dans des conditions difficiles”, a ajouté notre interlocuteur. “Le spectacle parle de l’ennui que cet artiste vit au quotidien avec son couple.

À cet âge-là, le personnage principal avait aussi un message à passer. Pour cela, il va créer un ensemble d’actions, en conviant des invités chez lui, mais à la fin, il sera assassiné”, a signalé Sadek Yousfi. “À la fin, on a aussi démontré que tout n’était qu’illusion dans la tête de l’artiste, qui va revenir jusqu’à la case départ”, a ajouté notre interlocuteur, précisant qu’en ce qui concerne la mise en scène, le choix s’est plutôt porté sur un décor mobile. “On a opté pour un décor mobile, avec des objets en mouvement, notamment des chaises qui bougent et qui changent d’emplacement suivant les événements”, a-t-il expliqué, tout en soulignant que ce mouvement va finir par créer un vide sur scène qui renvoie au vide intérieur que ressentent les deux personnages dans la pièce.

S’exprimant à la fin du spectacle, l’un des comédiens, Ouziène Rahmouni, est revenu sur le rôle qu’il a incarné sur scène. “J’ai essayé de vivre entièrement le personnage, celui d’un vieux, mais tout en gardant la voix vive d’un jeune. Une manière d’affirmer que le corps va, certes, vieillir, mais l’esprit, lui, peut rester jeune”, a-t-il estimé. Présente à cette générale, la directrice de la culture de wilaya, Mme Nabila Goumeziane, a salué l’effort de la coopérative Machahu d’Iferhounène, qui a réussi à produire de nombreux spectacles. “Il s’agit de jeunes artistes qui ont beaucoup de talent. D’ailleurs, l’un des comédiens, Rahmouni Ouziène, a obtenu récemment la troisième place du prix Ali-Mâachi pour la meilleure interprétation théâtrale. Nous sommes là pour encourager l’action culturelle”, a-t-elle déclaré. 

 

 

K. Tighilt

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