Aouchem In the Mood for Digital

« Gnossiennerités » (*)

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Salim KOUDIL Publié 06 Avril 2022 à 19:19

Triste comme la Gnossienne N°1 d'Éric Satie , incompréhensible (pas pour tous) comme le chuchotement de Bill Murray à Scarlett Johansson (dans "Lost in Translation" ), mélancolique comme l'ambiance choisie par Wong Kai-Wai dans "In the Mood for love", telle est l'atmosphère actuelle dans, et autour de "Liberté".

C'est que la fin annoncée de cette expérience journalistique n'est pas uniquement celle d'une époque, ou celle d'un journal print (papier), mais également celle d'une aventure numérique.La grande marche avait débuté en 2010 avec la création d'un département numérique (digital). En cours de chemin, il y a eu le lancement de deux sites web (en 2011 et en 2014) et une présence palpable sur les réseaux sociaux, sans oublier la création d'une chaine YouTube.

Une marche qui a permis à de nombreux jeunes d'obtenir une formation spécifique, alliant le rédactionnel et le multimédia. Une marche durant laquelle le contenu était la priorité. Pour la première fois, à Liberté, l'espace avait été ouvert pour des écrits en arabe et en anglais.

Une marche qui a permis à plusieurs jeunes, de différentes régions du pays, de plonger dans l'espace qui leur a été offert. Une marche qui a créé, entre autres, sur son chemin, un concept original, celui des partenariats entre un journal et des clubs estudiantins. Ces derniers, représentaient plusieurs écoles et universités (Polytech, Epau, HEC, Université Alger, ESC, USTHB, etc.), s'appropriaient, avec des thématiques diverses, quasiment chaque vendredi, le terrain digital de Liberté. En pleine ascension, la machine digitale a été ébranlée en juillet 2018. Une rupture qui avait failli faire disparaître tout le département digital. La reprise s'est enclenchée en novembre 2021.

Elle a commencé par le lancement d’une nouvelle version du partenariat avec les universités.  Le titre même de cette démarche était en lui-même tout un programme, "Aouchem". La "remontada" digitale consistait également dans la préparation d’une nouvelle plateforme numérique. Un projet qui allait avoir le même sort que le « Dune » de Jorodowsky de 1973. Mais cette fois, le désengagement des producteurs qui avait fait capoter le film n'allait pas empêcher la naissance.

Elle a été actée dès le début de ce mois d’avril.   L’émergence, dans ces conditions,  de la plateforme numérique de Liberté rappelle certes l’orchestre du Titanic, toutefois, les dimensions sont nombreuses, et l'abdication n'existe pas dans tous les lexiques. L’entrée au balcon Saint Raphael (à el-Biar) a été bel et bien fermée (récemment), mais la vue reste toujours là.

Salim KOUDIL

(*) En référence à la Gnossienne N°1 du compositeur-pianiste Erik Satie (1866-1925). 

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