Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a dénoncé, hier, la persécution des militants qui vise, selon lui, la “caporalisation” des partis politiques. Dans les résolutions qui ont sanctionné les travaux de son conseil national, reprenant l’essentiel de la teneur de l’allocution prononcée jeudi par le président du parti, le RCD souligne que les membres du conseil national ont tenu à “alerter sur l’extrême gravité de la répression des militants et des partis politiques de l’opposition”. “Si par le passé, les citoyens pouvaient au moins exprimer leur colère, aujourd’hui, c’est la prison pour toute voix discordante. Cette persécution vise à caporaliser les partis politiques et à anéantir l’espérance démocratique”, note la résolution, qui rappelle que le RCD a déjà été destinataire d’une deuxième mise en demeure du ministère de l’Intérieur qui le somme de ne pas recevoir d’autres militants politiques et partis d’opposition.
Le document du conseil national du RCD est particulièrement critique vis-à-vis du pouvoir. Il indique, en effet, que cela fait plus de trois années que notre pays vit “au rythme de fausses élections et autre faux scrutin référendaire, largement rejetés par le peuple”. Ces “farces électorales” ont “(…) creusé le fossé entre les citoyens et les institutions et inhibés les bonnes volontés”. Pire, les Conseils des ministres “ressemblent de plus en plus à des réunions de fonctionnaires administratifs destinées à entériner des décisions prises ailleurs” et “les lois, pourtant promulguées par ce régime, sont régulièrement violées”.
Sur le plan économique et social, le parti qui s’apprête à tenir son congrès en juin prochain et qui verra l’émergence d’un nouveau président rappelle que “les capacités financières” et “les réserves de changes” du pays “s’épuisent sous le poids conjugué de la corruption généralisée, de l’augmentation de la consommation intérieure, de la forte dépense sécuritaire et du recul inflexible du volume des exportations d’hydrocarbures”. “Cette dépendance à l’exploitation des hydrocarbures reste fatale à la croissance économique, puisqu’elle continue d’empêcher toute forme d’investissement dans d’autres secteurs producteurs de richesses et diffère l’investissement dans le cadre de la transition énergétique vers les énergies renouvelables”, note la résolution qui précise que “la descente aux enfers du dinar est aggravée par le recours récurrent et sans contrôle à la planche à billets pour financer la dette publique”. “Les augmentations des prix que connaît le marché local, les pénuries en tout genre qui se multiplient engendrent l’appauvrissement de pans de plus en plus larges de la population”, observe le RCD.
Évoquant la situation sanitaire liée à la Covid, le RCD s’interroge sur le maintien de certaines restrictions. “Aucune raison ne plaide au maintien du protocole sanitaire observé dans les écoles, les lycées et les universités du pays. Un protocole qui ne touche en réalité que le temps réservé aux enseignements qui est divisé par deux”, indique la résolution. Et au chapitre organique, les cadres du RCD disent avoir mobilisé tous les moyens pour la réussite du congrès et sa tenue dans les délais fixés.
Ali Boukhlef