L’Actualité PHÉNOMÈNE DE LA HARGA

Les raisons “temporaires” du recul

  • Placeholder

Said OUSSAD Publié 19 Mars 2022 à 23:18

© D. R.
© D. R.

En s’expliquant sur les origines de l’érection d’obstacles en béton au niveau des accès aux plages de la daïra d’Aïn Turck, le wali d’Oran avait évoqué le recul de la harga de plus de 70% depuis les côtes oranaises.

Il est indéniable que ce retrait trouve ses raisons dans ces pans de mur, cependant, il est encore trop tôt pour faire une première estimation chiffrée et penser que le phénomène de l’émigration clandestine est totalement vaincu.

En effet, les conditions climatiques et  les  exercices militaires conjoints dans les eaux méditerranéennes en ont découragé plus d’un.

Selon  un  professionnel  de  la  mer,  la  météo  qui  sévit  actuellement, et particulièrement ces derniers mois, en Méditerranée incite à plus de prudence parmi les harraga. 

“Même si on a l’impression qu’il fait beau, la mer au large est perpétuellement en mouvement”, explique-t-il.  Des  eaux  dangereuses, notamment   pour les petites embarcations munies de moteurs pas forcément puissants.

Par ailleurs, Francisco José Clemente Martin, du Centre international pour l’identification  de  migrants  disparus   (CIPIMD), a  indiqué  sur  sa  page Facebook  la  tenue, pendant  plusieurs  semaines,  de  “grands  exercices militaires dans la zone d’Almeria et de Murcie” avec la participation des bateaux de Frontex (Agence européenne de gardes-frontières et de gardes-côtes). À ce propos, il appelle à la prudence. 

En février dernier, l’armée égyptienne avait annoncé un exercice militaire avec l’Espagne en Méditerranée. Francisco José Clemente Martin a également informé sur la reprise de la harga d’ici sept à dix jours.

Pour rappel, le wali d’Oran s’était exprimé publiquement sur le bétonnage des accès à des plages de la daïra côtière d’Aïn Turck, expliquant que la décision de leur construction a été prise par la commission de sécurité “dans l’intérêt général”.

Saïd Sayoud avait ajouté que “la pose de ces murs est une solution temporaire dictée par des considérations sécuritaires” afin de “lutter contre l’émigration clandestine”. Il a précisé que “les accès bloqués sont ceux empruntés habituellement par les harraga pour acheminer la logistique nécessaire pour une traversée clandestine”.

Il a tenu à rassurer les Oranais en assurant que ces obstacles seront supprimés dès que la situation s’améliorera. L’opération du bétonnage des accès à des plages avait, rappelons-le, commencé au niveau des plages de Trouville et de Bomo-Plage, avant de s’étendre vers la Grande-Plage, Bousfer-Plage et les Andalouses.

Si ces pans de mur ne sont pas érigés tout le long de la côte, ils concernent les escaliers donnant accès directement aux plages, qui peuvent être, théoriquement, utilisés par les réseaux de passeurs de harraga.

Ainsi, ces accès sont systématiquement condamnés des deux côtés, laissant une ouverture pour le passage d’une personne au maximum. Des espaces qui seront probablement placés sous vidéosurveillance, l’objectif présumé étant de créer un goulet d’étranglement à même d’interdire le passage aux embarcations des passeurs.
 

SAÏD OUSSAD

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

    • Placeholder

    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00

  • Chroniques DROIT DE REGARD Trajectoire d’un chroniqueur en… Liberté

    Pour cette édition de clôture, il m’a été demandé de revenir sur ma carrière de chroniqueur dans ce quotidien.

    • Placeholder

    Mustapha HAMMOUCHE Publié 14 Avril 2022 à 12:00