À l’orée du mois de Ramadhan, les prix des fruits et légumes connaissent une hausse exceptionnelle à Tamanrasset. Les prix de certains produits, à l’exemple de la laitue, de la tomate et de la courgette, cédés respectivement à 200, 180 et 150 DA/kg, sont quasiment inabordables notamment pour les consommateurs à maigres revenus et les démunis qui ne savent plus à quel saint se vouer.
Même constat pour les prix de la carotte et de l’oignon qui ont largement dépassé le seuil des cours pratiqués au nord du pays et dont l’augmentation a atteint les 120 et 80 DA/kg.
Produit le plus prisé, la pomme de terre, la reine de la cocotte, est également inaccessible puisque cédée entre 80 et 90 DA/kg. Les consommateurs devront se serrer la ceinture pour ce qui est des dattes, des poivrons et des haricots verts qui sont cédés à 450, 140 et 250 DA/kg.
Au marché de détail des fruits et légumes, situé au centre-ville, l’on a constaté une augmentation des prix de certains produits de faible consommation comme l’aubergine (120 DA/kg) ou encore la betterave (100 DA/kg). Une courte virée au marché couvert suffit pour prendre la mesure de la flambée de la mercuriale.
Et aucun aliment n’est épargné par la hausse, contraignant certains ménages à se passer de quelques produits pour réduire leurs emplettes alimentaires et, du coup, éviter d’épuiser leurs économies avant même l’arrivée du mois de jeûne.
Les citoyens interrogés ont été unanimes à dénoncer l’absence de contrôle des services devant se charger de la régulation des prix. Ils ont aussi décrié les marges appliquées par certains marchands qui imposent toujours leur diktat.
Ce n’est pas l’avis des marchands de détail qui imputent cette flambée à la hausse des prix proposés par les grossistes qui, de leur côté, arguent le fait de la distribution et de l’approvisionnement irréguliers du marché de gros en raison, principalement, de la dégradation de la route de l’Unité africaine.
La rengaine de l’année dernière a été resservie cette année. “Nous parcourons 4 000 km de route aller-retour et parfois, nous restons plusieurs jours à déambuler dans les marchés de gros du Nord pour approvisionner nos magasins essentiellement en produits de large consommation.
Pis encore, pour acheminer nos marchandises jusqu’à Tamanrasset, nous sommes confrontés à plusieurs risques, dont des accidents de la route, des pannes fatales et la putréfaction de nos produits. Raisons pour lesquelles, nous ajoutons une marge bénéficiaire importante pour compenser nos charges et les frais de déplacement”, explique-t-on au marché de détails.
À la question sur le barème de calcul des prix et le pourcentage des marges appliqué, nous avons fait savoir que chaque marchand a sa propre politique de vente. C’est dire que la loi de l’offre et de la demande n’est plus en vigueur à Tamanrasset.
RABAH KARECHE