Le procureur de la République, représentant du ministère public de Ras El-Oued, localité située à une trentaine de kilomètres à l’est du chef-lieu de la wilaya de Bordj Bou-Arréridj, a requis, dimanche en fin de journée, une peine de deux mois de prison ferme assortie d’une amende de 100 000 DA à l’encontre de 13 hirakistes, selon maître Zine Boukhari, un des avocats du collectif de défense. Mis en délibéré, le verdict sera rendu le 20 février.
Interpellés les 22 et 26 février 2021, en marge du deuxième anniversaire du mouvement populaire pacifique Hirak, les 13 hirakistes ont comparu, dimanche, devant le tribunal correctionnel de Ras El-Oued. Ils sont poursuivis pour “attroupement” et “incitation à attroupement non armé”. Le collectif des avocats a plaidé pour la relaxe de tous les prévenus. “Ceux qui sont sortis le 22 février 2021, c’était pour fêter le deuxième anniversaire de la journée nationale du Hirak”, a affirmé Me Boukhari dans sa plaidoirie. “Ces activistes sont sortis pour réclamer un état de droit, démocratique, pour une Algérie nouvelle.
Ce mouvement n’est pas seulement orchestré par ces jeunes qui étaient traqués individuellement pour se retrouver aujourd’hui à la barre pour un délit qui n’existe pas : ‘fêter la journée du Hirak’”, ajoute un autre avocat du collectif de défense qui a demandé l’acquittement pour tous les prévenus. Notons que durant la même journée, un autre procès de 14 hirakistes, dont Brahim Laâlami, a été reporté au 27 février par la cour de Bordj Bou-Arréridj, à la demande du collectif d’avocats qui était occupé par le procès de Ras El-Oued.
Les prévenus sont poursuivis, entre autres, pour “attroupement non autorisé”, “incitation à attroupement non armé”, “entrave au travail de la commission des élections”, “entrave à la tenue du scrutin présidentiel du 12 décembre 2019” et “possession de drogue à usage personnel” pour Brahim Laâlami. En première instance, la justice avait acquitté presque tous les activistes, sauf Brahim Laâlami, qui outre les deux affaires avec le groupe, est poursuivi dans 5 autres affaires pour lesquelles il avait été condamné à 18 mois de prison assortie d’une amende d’un million de dinars. Lors du procès en appel, le 20 septembre 2020, devant la cour de Bordj Bou-Arréridj, Brahim Laâlami, jugé dans 7 affaires, avait écopé de trois peines de prison ferme (18 mois, 6 mois et 6 mois) assorties d’une lourde amende. Le reste du groupe avait été condamné à un an de prison ferme.
Chabane BOUARISSA