La stèle des chouhada du village historique et sanctuaire de la Révolution d’Ighil Imoula, dans la commune de Tizi n’Tléta, à une quarantaine de kilomètres au sud de la ville de Tizi Ouzou, a été profanée, dans la nuit de vendredi à samedi, par des individus non encore identifiés. Cette stèle portant la longue liste des chouhada du village durant la Révolution de Novembre 1954 a été totalement détruite par des malfrats qui ont disparu dans la nature à la faveur de la nuit. Sitôt alerté le P/APC de Tizi n’Tléta, Djilali Taleb, s’est rendu sur place pour constater les dégâts et témoigner sa solidarité aux villageois. Nna Ouiza, la veuve d’Ali Zamoum, une des figures notoires de la Révolution, a qualifié cet acte d’“ignoble et de lâche”. “Je suis sidérée et profondément attristée de voir la stèle des chouhada qui ont libéré le pays du joug du colonialisme français soit détruite.
À travers un tel acte, c’est la mémoire des chouhada qui est profanée. Nous exigeons une enquête pour élucider et déterminer les tenants et les aboutissants de cette affaire. Nous demandons également aux autorités de prendre en charge les travaux de réhabilitation de la stèle et surtout mettre les mécanismes pour sauvegarder le centre culturel du village, qui risque de subir le même sort”, a-t-elle déclaré.
Pour sa part, Djilali Taleb s’est dit “choqué” par cet acte de vandalisme : “Franchement, je suis choqué que des gens s’en prennent à ce que nous avons de plus sacré, nos chouhada ! Je condamne énergiquement cet acte ignoble et irréfléchi. Nous demandons aux services de sécurité d’engager une enquête pour identifier et arrêter les malfrats.” “Bien entendu, notre APC prendra en charge les travaux de réhabilitation de la stèle”, a-t-il ajouté. Il faut rappeler qu’Ighil Imoula est un village historique où la Déclaration de Novembre a été tirée en plusieurs exemplaires, à la ronéo, et distribuée à travers tout le territoire national.
Hocine Taïb