L’Actualité Salon international du livre d’Alger

La jeunesse au menu des Rencontres euro-maghrébines

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Yasmine AZZOUZ Publié 27 Mars 2022 à 10:07

© Billel Zehani/Liberté
© Billel Zehani/Liberté

Les traditionnelles Rencontres euro-maghrébines ont repris après deux années d’interruption au stand de l’Union européenne à la faveur du 25e Salon international du livre d’Alger. Toute la journée d’hier, écrivains et journalistes  d’Algérie, d’Italie (pays invité d’honneur), de Suède, de République tchèque, d’Autriche et d’Espagne se sont succédé pour débattre de littérature, particulièrement de littérature de jeunesse, qui était le thème des rencontres  de cette édition, à l’occasion de l’Année européenne de la jeunesse. Akram El-Kébir et Zita Elena Dazzi ont abordé la question des jeunes dans leurs romans.

De manière ouverte ou implicite, chacun d’eux raconte le courage, les désillusions, les espoirs et la colère de cette frange de la société, en Algérie ou en Italie. Journaliste et écrivain, Akram El-Kébir dira d’emblée que dans Les Fleuves impassibles où il est question de jeunes Oranais qui tentent la harga, c’est “par accident” qu’il en parle. “Ce qui m’avait le plus plu dans cette histoire, a-t-il poursuivi, ce n’est pas tant de mettre en scène ces pseudo-harraga qui détournent un navire pour aller en Espagne, mais ce qui en découle ; parce que sur le navire, ils rencontrent d’autres gens, d’autres cultures, les membres de l’équipage… C’est cette rencontre entre plusieurs personnes qui m’intéresse. Pour ce qui est de mon prochain livre, Le Royaume des lunes, il sera aussi un petit peu question de cela, de ce besoin d’ailleurs. Si dans Les Fleuves impassibles, les jeunes l’ont matérialisé par la harga, il peut survenir autrement, ça parle aussi de nostalgie de la jeunesse, et du ‘si j’avais…’”

La journaliste et écrivaine Zita Elena Dazzi, pour sa part, aborde régulièrement, dans la presse et dans ses romans, la question des migrants, notamment les enfants d’immigrés. “Dans nos écoles, nous avons 1,2 million de jeunes enfants de parents étrangers. Dans Volevo essere un supereroe, je raconte la vraie histoire de deux enfants d’immigrés égyptiens et marocains qui ont sauvé leurs camarades d’école pendant un attentat terroriste. Ramy et Adam ont été héroïques, en Italie, nous en  avons parlé pendant une année entière. Parce que leur histoire était singulière – ils n’avaient pas la nationalité italienne alors qu’ils y sont nés – au moment où Matteo Salvini était ministre, le geste héroïque de ces garçons a défrayé la chronique.”

“Cette histoire a été très importante à cette période, dira Elena Dazzi, car elle a permis de faire avancer la question des droits des immigrés en Italie.” Et de poursuivre : “Avant de publier ce livre, j’avais écrit La Valigia di Adou, dans lequel je raconte le périple extraordinaire d’un enfant d’immigrés ivoiriens, transporté en Europe à l’intérieur d’une valise. C’est une histoire réelle qui a fait le tour du monde et qui a mis en lumière la rigidité des droits des migrants en Europe.”  

Pour l’écrivaine milanaise, le sujet des migrants est très important, dans la mesure où beaucoup de familles étrangères vivent dans les banlieues, qui se sont ghettoïsées au fil du temps. Cela a engendré beaucoup de problèmes d’ordre social. “Les enfants ressentent une certaine colère, ils se sentent italiens, mais en même temps, ils ressentent le racisme envers eux.” Et  l’écrivaine d’enchaîner : “Le mélange des cultures ne peut que donner des choses positives. Les familles d’immigrés produisent par exemple 10% du PIB de l’Italie.” 

 


YASMINE AZZOUZ 

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