Des centaines de manifestants algériens ont organisé lundi un rassemblement pacifique devant le Parlement canadien à Ottawa à l’appel du Comité canadien des droits de la personne en Algérie.
L’initiative n’est pas fortuite, puisqu’elle se tient parallèlement à l’ouverture des travaux de la 47e session ordinaire du Conseil des droits de l’Homme des Nations unies à Genève. Les membres de la diaspora algérienne au Canada ont, par cette action de protestation, tenu à interpeller le gouvernement fédéral sur son silence devant les violations des droits humains en Algérie.
Les manifestants, déployant emblème national et drapeau amazigh, ont scandé des slogans du Hirak. “Algérie libre et démocratique”, “Libérez les détenus d’opinion”, “À bas la répression”, ont crié à tue-tête les manifestants.
Ces derniers ont, en outre, exigé la libération “immédiate et inconditionnelle” des détenus d’opinion dont les portraits ont été brandis. Ils ont aussi interpellé le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, à rompre son silence sur “les violations et atteintes aux droits de l’Homme et la répression qui sévit en Algérie”.
Une lettre, déposée au Parlement, invite M. Trudeau à agir auprès du gouvernement Tebboune pour le respect des droits humains et l’arrêt de la répression des libertés démocratiques, a indiqué Rabah Moula.
Après le dépôt de la lettre d’interpellation, les manifestants ont improvisé une marche aux alentours du siège du Parlement, avant d’entamer une caravane motorisée à travers les rues de la capitale fédérale, en passant notamment devant l’ambassade d’Algérie à Ottawa.
Le Comité canadien des droits de la personne en Algérie, par ailleurs très actif à Montréal, a déjà réussi à faire adopter, par le Parlement canadien, une motion présentée par le député d’opposition, Alexandre Boulerice, sur, justement, les violations des droits de l’Homme par Alger.
La motion avait été adoptée à l’unanimité à la veille de la consultation référendaire de novembre 2020, largement boudée, pas seulement en Algérie, mais aussi dans la diaspora.
Plus de 80 ONG ont saisi le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU sur l’état des libertés en Algérie. Samedi, une autre manifestation s’est tenue devant le siège de Radio-Canada à Montréal.
L’action devant l’édifice du diffuseur public se voulait une dénonciation du silence des médias canadiens sur la répression et la violation des droits humains en Algérie. Par ailleurs, les manifestations dominicales continuent d’être organisées à Montréal.
Yahia ARKAT