La secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, a animé hier une conférence de presse pour faire le bilan du congrès de son parti. Une occasion pour elle de rappeler les grandes lignes de son combat politique. Ainsi, dans une longue allocution, la secrétaire générale du PT a regretté que “l’espoir né en 2019 avec la révolution populaire s’est évaporé” à cause de la “répression” et des “atteintes aux libertés”. Pour illustrer son propos, la SG du PT a rappelé la multiplication “des arrestations” et des “interpellations de jeunes pour avoir participé” aux manifestations du Hirak. Elle a dénoncé la contradiction du pouvoir qui “donne l’impression” de libérer certains détenus “même s’il les condamne quand même”.
Dans le domaine social, Louisa Hanoune a réclamé le “gel de toutes les décisions antipopulaires”, appelant “à la révision de la politique salariale, l’augmentation des salaires et des pensions et à des décisions pour réguler le marché”. Pour Louisa Hanoune, “la gratuité de l’enseignement et de la santé est juste formelle”. La preuve est qu’à cause du manque de moyens, notamment de médecins, d’infirmiers et d’autres raisons telles que “la pénurie des médicaments”, des citoyens “sont obligés de s’orienter vers le privé pour se soigner”. Elle a également rappelé que ce manque de moyens touche aussi les communes dont les travailleurs perçoivent des “salaires dérisoires”.
Louisa Hanoune a indiqué, à ce propos, que “les travailleurs des communes ont tiré la sonnette d’alarme. Les moyens sont inexistants et les communes sont dans un état de délabrement. Cela s’ajoute aux salaires dérisoires”, a-t-elle énuméré, tout en insistant sur le fait que cette situation “constitue un danger contre la République, visée par le démembrement”. Toujours au volet social, la secrétaire générale du PT a rapporté des plaintes de populations du sud du pays. “Ceux venus des régions frontalières racontent comment des populations vivent dans des conditions dramatiques : pas de routes, pas de centres de santé… des femmes doivent, parfois, parcourir des milliers de kilomètres pour accoucher”, a-t-elle expliqué.
Outre la précarité sociale, Louisa Hanoune s’en est prise aux décisions économiques du gouvernement. Elle ne voit pas d’un bon œil la proposition faisant état de la création de “zones franches” qui ne feront que “créer les conditions d’exploitation de la main-d’œuvre”. Puis, “pourquoi maintenant ?”, interroge-t-elle. “S’ils pensent qu’ils encouragent l’investissement étranger, ils se trompent” parce qu’il y a actuellement “une crise mondiale” qui pousse les entreprises à “ne pas investir ailleurs”. Au cours de sa conférence de presse, Louisa Hanoune a indiqué que “des fuites” portant sur l’avant-projet de la nouvelle loi sur les partis révèlent qu’il y a “une volonté de remise en cause du multipartisme” et le pouvoir “se dirige vers plus d’autoritarisme”. Une raison parmi d’autres qui lui ont fait dire : “Nous sommes dans le même système, seules les personnes ont changé.”
Ali Boukhlef