Outre le désintérêt quasi général des électeurs, le mauvais temps a contribué à la désertion des bureaux de vote dans plusieurs wilayas de l’ouest du pays, où quelques incidents et dépassements de candidats au srutin local ont été enregistrés.
Le scrutin d’hier a connu une désaffection significative dans plusieurs wilayas de l’ouest du pays, où le vote a été marqué par quelques dépassements de la part des candidats et par un blackout sur l’information de la part de l’Autorité nationale indépendante des élections (Anie) dans certains cas. À Tiaret, outre la faible affluence, le scrutin a été émaillé de nombreux incidents et irrégularités. Certains candidats ont tenté d’influencer le choix des électeurs, s’incrustant parfois jusqu’à l’isoloir, a dénoncé un représentant local de l’Anie, comme cela a été le cas à Mehdia, où certains candidats ont investi les bureaux de vote, au centre Abderahmane-Bezzaz.
D’autres ont continué à distribuer des tracts à l’intérieur des centres de vote. Devant le siège du bureau local de l’Anie, de nombreux électeurs n’ayant pas trouvé leurs noms sur les registres, dans leurs centres habituels, se sont regroupés pour avoir des éclaircissements. D’autres incidents ont été constatés à travers certains centres, à l’instar de celui de la Cadat où l’absence des isoloirs a été relevée dans les bureaux, à l’école Pasteur et où certains bulletins de vote n’ont été acheminés qu’après le début du scrutin. Un des faits marquants de ces élections, ce sont ces citoyens qui se sont retrouvés dans deux bureaux de vote de deux communes différentes, Hacine et Zelamta, dont la conséquence a été le retard du début de l’opération de vote car les premiers électeurs se sont retrouvés face à des listes de candidats d’une autre commune. Et comme les communes sont éloignées l’une de l’autre, ce n’est que vers 10h30 que l’erreur a été rectifiée et que le vote a pu être entamé. En outre, aussi bien chez les agents chargés du déroulement de l’opération que chez les candidats et les électeurs, aucune mesure du protocole sanitaire n’a été respectée.
Contrairement aux éditions précédentes, l’opération relative aux élections locales de cette année a coïncidé en cette date du 27 novembre avec la célébration du 189e anniversaire de la Moubayâa de l’Émir Abdelkader, éclipsant ainsi le scrutin. Mais le mauvais temps et les chutes de pluie n’ont pas encouragé certains électeurs à aller voter. À Aïn Témouchent, le froid hivernal n’était pas pour encourager des électeurs, déjà pas trop intéressés par les élections.
Dans la matinée, les bureaux ont connu une présence timide des électeurs d’un certain âge qui ont bravé le froid glacial en cette période hivernale. Les femmes, elles, ont préféré, comme à l’accoutumée, l’après-midi pour accomplir leur devoir électoral. Malgré cela, certaines ont été dissuadées par les conditions climatiques. Un vent glacial et quelques averses dans certains endroits ont eu raison de leur volonté d’aller choisir leurs représentants des deux assemblées (communales et de wilaya) qui se sont présentés à travers les 9 listes électorales pour l’APW et les 120 listes des 28 APC que compte la wilaya. Hormis ces quelques électeurs, le temps était à la désertion des centres de vote, même si dans plusieurs localités rurales, beaucoup affirment garder encore espoir que les prochaines assemblées feraient mieux que les précédentes, comme c’est le cas à Sid Ouriache et à Oued Sebbah, deux localités composées de dizaines de douars épars et de deux régions à vocation agricole.
À Sidi Bel-Abbès, les électeurs ne se sont pas non plus bousculés dans les centres de vote, malgré les moyens humains et matériels qui ont été mobilisés pour assurer un bon déroulement des élections locales APC et APW. Alors que l’Anie a refusé de communiquer, des sources impliquées dans le scrutin ont permis d’obtenir quelques chiffres. Selon un premier sondage fait à 10h, le taux de participation était de seulement 4,23% pour les APC et de 4,01% pour l’APW. Pour ce qui est du chef-lieu de wilaya, il a été enregistré un taux de participation estimé à 1,30% pour les APC et à 1,16% pour l’APW.
Ce sont pratiquement les mêmes taux de participation qui ont été enregistrés au niveau des communes de Sidi Lahcène, aux Amarnas, à Sidi Khaled ou encore à Sidi Yagoub. Dans la commune de Talassa, à Chlef, les habitants avaient la tête ailleurs, après les dernières pluies qui ont inondé plusieurs maisons et détruit de nombreuses exploitations agricoles. “Nous savons pertinemment et à l'avance que les prochains élus à l'APC et à l'APW ne sortiront pas de l'ordinaire.
Tout comme leurs prédécesseurs, ils promettront beaucoup à leurs électeurs, puis ils disparaîtront des écrans”, s’insurgent des habitants de Talassa, toujours sous le choc des dernières intempéries, dont les dégâts attendent d’être pris en charge par les autorités. Dans les autres régions de Chlef, le même désenchantement est perceptible chez la population locale, et il est encore plus grand chez les plus jeunes qui subissent de plein fouet le chômage et l’oisiveté.
Correspondants